Cette semaine a été marquée par l’invasion des troupes Russes dans plusieurs régions Ukrainiennes. Pas de panique, cette note explique les conséquences sur les marchés financiers à court et moyen terme. Nous surveillons de près l’évolution et nos équipes sont disponibles pour répondre à vos questions…
Encore un choc inflationniste
L’Ukraine fut longtemps considérée comme « Le grenier à grains de l’Europe », en effet le pays possède plus de 32 millions d’hectares de terres agricoles, plus du double de la France. Principalement à cause des transports devenus dangereux, les exportations vers l’Europe risquent d’être perturbé, ce qui se traduira par une hausse des prix des matières premières utilisées pour l’élevage.
Près de la moitié du gaz naturel importé en Europe provient de Russie (principalement en Allemagne avec une partie transitant par un pipeline situé en Ukraine). La dégradation des relations entre l’UE et la Russie pourraient se traduire par une baisse des importations de pétrole et de gaz Russe en Europe. Ces hausses de prix vont soutenir l’inflation et peser sur la consommation puis sur la croissance économique.
Source : Amundi Institute, Bloomberg, International Grain Council, estimations pour la saison 21/22, hors riz.
Quelle sera la réaction des banques centrales ?
Les banques centrales avaient entamé le processus de réduction de leur soutien monétaire à l’économie (arrêt des achats d’actifs et remontée des taux directeurs, pour en savoir plus c’est par ici). Il est encore trop tôt pour estimer les impacts de ce conflit sur la croissance européenne et américaine mais il est possible que les banques centrales soient contraintes de ralentir ce processus pour soutenir de nouveau leurs économies, à suivre lors de la réunion de la réserve fédérale à la mi-mars.
Un nouveau paradigme ?
Au-delà des effets inflationnistes et des drames humains qui se jouent actuellement, cette action remet en cause l’une des plus grandes réalisations politiques de l’histoire, la fin de la guerre (en occident) depuis 1945. Aujourd’hui le réveil est brutal pour les européens qui voient arriver un conflit aux frontières de l’UE alors que, en oubliant les tragédies de l’histoire, les budgets de défense des pays membre n’ont cessé de se réduire, ils représentent aujourd’hui 2,1% et 1,4% du PIB en France, en UK et en Allemagne contre 2,9% et 2,5% en 1989, pendant ce temps, la Russie gardait un rythme d’investissement correspondant au double.
L’avenir nous le dira, mais il est fort probable que les européens augmenteront les dépenses de défense et de cyber sécurité, malgré l’endettement important des états européens, suite à la pandémie.
Quelles perspectives pour les marchés et pour les portefeuilles Artur ?
A court terme, l’évolution des marchés sera conditionnée par l’évolution de la situation sur le terrain, les sanctions prises par les pays occidentaux à l’encontre de la Russie et les négociations à venir. A moyen terme, il est probable que les chaines logistiques s’adapteront, les européens pourraient par exemple renforcer leurs importations de matières premières énergétiques depuis les Etats-Unis et le Moyen-Orient pour réduire leur dépendance aux exportations Russes.
Les portefeuilles Artur ont été légèrement impactés par la volatilité de ces derniers jours, mais leur positionnement défensif leur a permis de mieux se comporter que les indices mondiaux.
Nous allons augmenter l’exposition aux marchés actions dès le mois de mars, en renforçant les actions technologiques américaines, notamment les secteurs de la cybersécurité et du cloud computing et les actions des pays émergents qui devraient rester insensibles à la crise européenne et à l’inflation américaine, seul l’évolution du dollar pourrait exercer une influence sur leurs balances commerciales.
Puis, nous redeviendrons prudents en avril ou mai avec les résultats des entreprises du premier trimestre mais ça c’est une autre histoire.
Quand aux cryptos, après avoir baissé de 10% en quelques heures et de 50% depuis les plus hauts de novembre dernier, elles prouvent leur intégration dans le monde financier mondial et évoluent en corrélation avec les indices, contrairement à l’or qui reste une valeur refuge.